15 mai

Début de la journée vers 10h et direction l'arrondissement de Oshiage, qui est composé majoritairement de maisons individuelles, mais sans jardin et collées les unes aux autres. C'est le genre de petit quartier un peu plus calme que l'on peut trouver en périphérie et ça fait du bien de voir autre chose que de grands immeubles.

Au détour d'une rue, je tombe sur deux temples côtes à côtes. Le premier est un temple assez traditionel, le Temple Tobikiinari qui vénère le dieu Inari (extrêmement populaire au Japon car associé aux céréales). Il est dit que l'arbre Ginkgo serait une de ses demeure. Celui-ci a survécu aux bombardements du 10 mars 1945 et a recommencé à faire des pousses quelques années plus tard. Depuis, le temple représente aussi l'espoir et la résilience.

A côté se trouve le Temple Takagi, dont tout tourne autour des boules de riz (entre autres, les onigiris), mais dont le but premier est de célébrer le dieu des marriage et des liens spirituels. Tout viens d'un jeu de mot entre Musubi, un lien entre toutes chose et Omusubi, une simple boule de riz. Il est aussi connu pour sa couleur violette très rare car assez mal connotée.

Viens ensuite la Tokyo Skytree (oui, encore une tour, mais c'est la dernière). Plus haute tour du Japon avec 634 m, le premier observatoire se trouve à 350 m de haut et le second à 450 m de haut. Elle a été construite en 2011 dans l'objectif d'avoir une nouvelle tour radio, la Tokyo Tower n'étant plus assez haute à cause de certains immeubles toujours plus grands. Sa base triangulaire se change peu à peu pour être ronde au sommet et donc avoir un minimum de prise au vent par tous les côtés et tout en ayant une bonne empreinte au sol. Toute la tour a été construite autour d'une masse géante pour amortir les vibrations en cas de tremblements de terre, comme cela se faisait déjà dans les pagodes traditionnelles. Pour soutenir le tout, les tubes à la base de la tour font plus de 2 m de diamètre et 10 cm d'épaisseur.

Pour la suite, je suis allé à Asakusa, un quartier où se trouve un des temple les plus connus du Japon. Celui-ci est en réalité composé entre autres de plusieurs petits temples, mais ses points phares sont le bâtiment principal (que je n'ai pas en photo), la porte massive (qui sert aussi à stocker des reliques) et la pagode. Il y avait honnêtement beaucoup trop de monde (presque obligé de jouer du coude) et l'ensemble faisait un peu cheap comparé à la démesure des bâtiments. J'en ai vu un autre plus tard que j'ai beaucoup plus apprécié.

On peut apprendre cependant que ce temple est aujourd'hui encore utilisé pour des cérémonies diverses tout au long de l'année. La moitié d'entre elles servent à réclamer la bonne chance (notamment au début de l'année), les autres soit à remercié une divinité ou commémorer des gens/des événements.

Une petite pause le long de la rivière Sumida-Gawa, le temps d'admirer cette "magnifique" oeuvre qu'est le Kin no unko. Littéralement, le Caca doré, son vrai nom est la Asahi Flame et elle est censée représenté le cœur brûlant de la marque de bière Asahi à qui appartient le bâtiment... Raté. Cette réalisation est signée Philippe Starck, yeah !

Mais cela me dirige vers ma dernière destination de la journée, le parc Yokoamichō qui est dédié aux vies perdues lors des dernières grandes catastrophes de la ville. Le Great Kanto Earthquake Memorial Museum est un must pas connu. Je suis tombé dessus par hasard en regardant Google Map. Le premier étage est dédié à la destruction de Tokyo le 1er septembre 1923 à 11h58 où un tremblement de terre, suivi de raz-de-marrée et feux géants ont détruit plus de 70% de la ville. Quelques reliques sorties des décombres sont exposées dehors. Après la catastrophe, les Coréens vivants au Japon furent les victimes de fausses rumeurs les accusant de piller, empoisonner l'eau et allumer des feux. Une véritable chasse aux sorcière s'est mise en place, quitte à accuser des personnes d'origines Chinoises ou Japonaises. Les dernières estimations parlent de plusieurs milliers de morts.

Le deuxième étage est consacré à la destruction de la ville lors de la Seconde Guerre Mondiale, notamment à l'occasion du 10 mars 1945. Les photos étaient interdites à cet étage, mais reproductions exposées montrait une ville en ruine, encore un bâtiment debout pour 15 réduits à des tas de gravas, des corps d'adultes et d'enfants semblables à du charbon, et immortalisés dans leur action avant de mourir. Bref, les horreurs de la guerre.

Après le tremblement de terre en 1923, la ville, qui était encore dans le jus de la vielle Edo, s'est restructurée pour construire une nouvelle infrastructures, des quartiers et autres. Les bâtiments sont construit dans le pur style européen (le Japon s'est ouvert au monde quelques décennies plus tôt et essaye de rattraper un retard technologique et culturel), à l'image du musée qui possède un grand escalier double et un parquet authentique. Et après les bombardements de 1945, il a fallut construire plus rapidement, moins cher, tout en utilisant les infrastructures restantes, ce qui a mené à la ville telle que nous la connaissons aujourd'hui.

Toujours dans le parc Yokoamichō, se trouve justement un mémorial. Similaire aux temples, il ne sert pas à vénérer un dieu mais à commémorer les disparus au cours de ces deux catastrophes. C'est pour cela qu'il n'y a ni Tori (porte) à l'entrée, ni cloche au dessus du temple. Les dimensions ne se voient pas trop, mais il mesure quand même 40 m de large pour 20 m de haut et chaque lampe sur le côté pas loin de 5 m de haut.

Pour finir, retour à l'hôtel en passant par le quartier de Yokoami qui, tout comme son homologue un peu plus au nord, est très résidentiel. Et si vous vous demandez pourquoi tous ces câbles apparents, c'est juste pour faciliter les réparations rapides en cas de tremblement de terre ou autre événement.