16 mai

Programme du jour, profiter du fait qu'il ne pleuve pas encore pour visiter le Palais Impérial et ses Jardins. Pour y aller il faut passer par la gare de Tokyo et sortir du côté de l'ancienne gare Marunouchi. Le bâtiment a été construit en 1914, mais après avoir subît de nombreux dégâts à l'occasion du tremblement de terre de 1923 et les bombardements de Tokyo, une première rénovation en 1945 puis une beaucoup plus importante en 2012 lui a redonné son éclat d'antan.d

Juste en face de la gare, se situe le Palais Impérial et ses jardins. Et là, première déconvenue de la semaine : les visites du Palais Impérial ne se font que deux fois par jours, en groupes guidés, et si en théorie on peut réserver en ligne, le site ne semble pas fonctionner. Les jardins sont ouverts au public, sauf les lundis et vendredis, donc ce ne sera pas pour aujourd'hui non plus. Toutes ces dispositions sont mises en place car la famille impériale y est toujours présente, mais il n'empêche que c'est particulièrement frustrant.

Du coup je me rabat sur le Palais d'Akasaka, qui sert à accueillir les différents représentants étatiques étrangers au cours de différents événements (comme les funérailles de l'ancien premier ministre Abe). Construit pour le prince de la famille impériale en 1909, il est la plus grande représentation de l'importance de l'art et l'architecture occidentales dans la culture japonaise de l'époque. Il a été totalement rénové en 2019.

Les intérieurs (dont les photos sont interdites donc il faudra se contenter des photo du livret), ont été construit avec de nombreux matériaux provenant de plusieurs pays européens. Les marbres, par exemple, viennent de Grèce, Italie et France. De nombreux lustres furent fabriqués en France avec du cristal de Baccarat et certaines peintures réalisées par des peintres français (bien que les Japonais s'amusent que certains éléments de leur culture ajoutés aux peintures ne sont pas forcément justes).

Les différentes pièces sont un mélange de différentes architectures européennes, notamment du style Henry II et Napoléon Ier. Mais, contrairement à chez nous, assez peu de tableaux et aucune sculpture ne sont exposés.

Sur le chemin du retour, je m'arrête au Musée de la Science, rien de bien fou mais j'avais du temps à perdre et ce n'est pas trop cher. N'empêche que je suis plutôt agréablement surpris, car si celui-ci est à destination des enfants japonais particulièrement, il est plutôt interactif et ludique. Les sujets sont plutôt variés allant des transports à la mécanique quantique (pour enfant), en passant par l'énergie et les ordinateurs.

Et pour terminer, direction le Nippon Budokan (au sein des anciennes fortifications du Palais Impérial) et le temple Yasukuni. Le premier est un stade construit dans les années 60. Il devait être dédié aux événements d'arts martiaux, mais il héberge aussi de temps à autres d'autres types d'événements comme des concerts. Le second est un temple construit en 1869 afin de commémorer les personnes ayant sacrifié leur vie pour le Japon. Son entrée était marquée par une lanterne de 16 m de haut qui avait la réputation d'être suffisamment puissante pour servir de phare pour les navigateurs. Elle a été déplacée de 20 m plus tard lors du développement de la ville.

Le Temple Yasukuni vénère donc les personnes ayant sacrifiées leur vie pour le Japon et l'empereur. Construit au cours du 19ème siècle, il servait originellement à héberger les âmes des combattants lors de la guerre civile japonaise (1968-1969). Mais au cours des événements, il a été décidé d'y vénérer aussi les combattants de différentes guerres (sino-japonaise, russo-japonaise, première et seconde guerres mondiales, et indochine). Aujourd'hui c'est un temple magnifique mais sujet à controverse. Car parmi les personnes vénérées on y retrouve également des criminels de guerre reconnus internationalement, tels que des responsables de l'unité 731. Il est reconnu qu'en réalité ce temple sert surtout à la glorification de la puissance militaire japonaise et du sens du sacrifice pouvant être propre à ce peuple.

Sur ce, la journée se termine et comme demain il est prévu qu'il pleuve (des gouttes commence déjà à tomber dès le soir), il ne faudra pas compter sur moi pour que je me lève tôt.