18 mai

Comme j'étais de corvée lessive, la journée a commencée plus tard que prévue. Ce qui finalement n'était pas une idée incroyable puisque, sur conseils, j'ai décidé d'aller au Tokyu Flea Market. Avant tout, comme pour la quasi totalité des choses à faire à Tokyo, il faut prendre le train. Et première surprise en arrivant à la gare, ça pue comme dans une écurie. Si je suis surpris, c'est parce que c'est la première fois que je suis gêné par une odeur dans une gare de Tokyo. Habituellement, les seules que l'on peut éventuellement avoir ce sont celles de nourriture. En fait, il se trouve qu'il y a réellement une écurie à la sortie de la gare et même un hippodrome entier. J'avais déjà vu des pubs dans le train, plutôt destinées à un public pas encore adulte, et vantant justement les courses hippiques. Et bien ça a dû fonctionner car les gens sortaient de l'hippodrome par centaines.

Je me faufile pour aller au Tokyu Flea Market, une grosse brocante qui a lieu le dimanche. Mais quand je dit grosse, comprendre qu'elle rempli un parking double niveau de 20 000 m² (image internet car la photo que j'ai prise n'est pas terrible). On y trouve de tout, mais ce sont principalement des vêtements vendus par des pros plutôt que des particulier. Là où je regrette d'avoir pris le temps de m'occuper du linge c'est parce que j'arrive à 13h30 et que ça fini à 14h. Du coup je me retrouve à chiner quelques affaires qui peuvent être intéressantes parmi des gens qui rangent tout. Pour autant ça ne m'a pas empêché de trouver quelques trucs à bon prix.

Du coup, retour en arrière pendant que tout se termine. Comme il me reste encore tout l'après midi je décide de retourner au Jardin Impérial que je n'avais pas pu faire avant-hier. Si tout se passe comme je le pense (ce qui n'est pas gagné), je n'aurais pas le temps d'y aller un autre jour. Avant tout, ce qui m'a frappé c'est le quartier qui fait face au Palais Impérial. Alors oui, on se doute que ça ne va pas être des bidon-villes, mais là il y a un niveau de luxe assez aberrant. La grande majorité des voitures sont européennes (de la simple Audi à la Porsche en passant par l'Alpine), les gens qui sortent des immeubles sont tous tirés à quatre épingles, et la brocante locale était manifestement l'occasion de revendre ses bijoux et ses carrés Hermes. Rien à voir avec le reste du Tokyo que j'ai pu voir jusqu'à présent et qui est déjà globalement bien aisé.

Bref, aujourd'hui le jardin est ouvert. Avant tout, il faut savoir que le jardin actuel se trouve à l'ancien emplacement du château d'Edo. Celui-ci est intimement lié à l'histoire du Japon et résumer tout ce qui s'y est passé serait complexe (d'autant plus que les textes en anglais sont des traductions plus qu'approximatives qui se contredisent parfois).

Ce qu'il faut savoir, c'est que le château a régulièrement évolué, changé de visage au rythme des destructions les milles dernières années et sa fonction n'a pas toujours été la même, passant de place fortifiée à résidence luxueuse. Mais l'aspect le plus connu aujourd'hui est celui qu'il avait entre le 17ème et le 19ème siècle, à la période d'Edo.

Le château était en fait un véritable complexe de logements destinés au Shogun et les proches du shogunat comme les Daimyo (seigneurs), et de différentes casernes afin de fortifier les lieux. Le tout se situant dans l'enceinte de murs hauts de 5 à 15 mètres séparant le château en trois zones : pour le peuple lors de certains rituels et les seigneurs les moins puissants, pour les seigneurs les plus puissants et pour le Shogun et ses proches. C'est dans cette dernière zone que se situait le donjon du château, même s'il a été détruit, déplacé et reconstruit plusieurs fois et dont il ne reste plus que les fondations aujourd'hui. Si les fondations présentent aujourd'hui sont les reste du dernier donjon construit et ne font que 10 m de haut, sa plus grande version (et la plus majestueuse) faisait 60 m de haut et reposait sur des fondations de 20 m. Il paraît que la vue était sans équivalent et permettait même de voir le Mont Fuji (chose presque impossible aujourd'hui).

Du reste du château, il n'y a plus grand chose à part un grand parc assez prisé par les Japonais. Il ne reste debout que trois bâtiments, deux servant de caserne et un (dont les fondations en bois ont été remplacées récemment) dont on ignore l'usage réel. On peut aussi trouver une sorte de chambre renforcée dont on ignore si elle servait à protéger les femmes lors des attaques (car il se situe dans le quartier des femmes) ou s'il etait utilisé pour autre chose.

Bref, une fois le tour du jardin fait (bien qu'il ressemble plus à un parc quelconque), je retourne vers l'hôtel me reposer un peu. Évidemment, qui dir Japon dit culture différente, et disons que leurs spectacles de rue pour vendre des patchs anti courbatures sont vraiment vivants.

Le soir, en partant chercher à manger, je décide de faire un peu le tour du quartier de nuit et me diriger vers Odaiba et qui sympa de nuit à ce qu'il paraît. Là où se situe mon hôtel est une zone qui a été construite artificiellement et ils ont beaucoup mis l'accent justement sur la navigation maritime. Celà se voit notamment par les décorations en forme d'ancre, de barre ou de vague, mais aussi par les différents quais de plaisance un peu partout et l'accentuation mise sur les illuminations des ponts la nuit.

Du côté d'Odaiba, c'est une zone plutôt vivante le jour mais dont la plage donne une vue imprenable sur Tokyo et le Rainbow Bridge. Il y a aussi des résidences dans le coins et il y a un véritable contraste entre des immeubles de logements pour la classe moyenne et les immeubles pour les plus riches avec même héliport sur le toit (et non, comme dans beaucoup d'endroits de la ville, les plus modestes n'ont pas leur place dans le coin malheureusement).

Bref, une journée qui se promettait d'être courte et qui finalement m'a emmenée jusqu'à tard. Demain matin je rend la chambre mais j'aurais le droit à une dernière journée à Tokyo (avant de revenir pour trois jours avznt le vol retour).