26 mai
La journée commence avec par de la route pour aller vers les chutes Hiyaru. Perdues en plein milieu de la montagne, c'est un endroit assez connu car plutôt impressionnantes (même s'il n'y avait presque personne sur place, ce qui fait plutôt du bien). Evidemment, pull obligatoire, avec 10°C et ciel couvert, je suis loin de la météo d'Osaka. Mais il est vrai que le paysage est très sympa à voir. La plus grande chute doit bien faire une centaine de mètres de haut (au doigt mouillé) et il paraît que l'hiver, quand tout est gelé, un jeu de lumières est installé.


D'ailleurs, quand on dit que cet endroit ce sont les Alpes japonaises, c'est aussi pour toutes les petites stations de sport d'hiver.

Direction ensuite le Mont Yake pour une rando. Un fois sur place je commence le chemin et premier truc marquant : beaucoup de cailloux et rochers qui ont chuté (sûrement à cause des tremblements de terre, il faut dire aussi que le Mont Yake est un volcan actif et surveillé). En fait, il semblerait qu'il n'y a pas que des rochers ayant chuté.

Et en continuant un peu, on peut trouver des panoramas incroyables (sans plaisanter, les photos ne rendront jamais aussi bien qu'en vrai). Et puis il y a aussi quelques animaux, vraiment pas farouches. Situés à une dizaines de mètres seulement, ils se moquaient totalement de ma présence.


Malheureusement, le chemin devient de plus en plus compliqué et dangereux, je ne suis pas du tout équipé pour et je préfère faire demi-tour (en fait, deux autres Français qui eux étaient équipés ont aussi décidé de faire demi-tour). Du coup je reprend la voiture, direction Matsumoto. Et c'est loin... C'est beau mais, c'est loin. Surtout qu'en plus des petites routes de montagne à 40 km/h, il faut faire attention aux différentes zones de travaux et aussi aux singes qui traversent la route (j'ai pas pris de photos en conduisant, désolé).
Matsumoto est une grosse ville de la préfecture de Nagano, assez touristique notamment par son château. Jusqu'à présent, c'est le seul château que j'ai fait où l'on peut visiter l'intérieur du donjon. Et oui, on pouvait visiter celui d'Osaka, mais il n'était pas d'origine. Le château de Matsumoto, bien qu'il ait été démonté et remonté entièrement dans les années 50 pour le rénover, est entièrement d'origine (même s'il ne reste que le donjon car le reste du château a été perdu).


Il a été construit au début du 16 ème siècle avec des moyens défensifs assez impressionnants. Les étages sont généralement assez bas, et sont constitués d'une coursive qui en fait le tour et d'une zone centrale. On peut retrouver des systèmes semblables à ce qu'on a chez nous avec des meurtrières et des mâchicoulis en dessous. On y retrouve deux types de meurtrières : rectangulaires et carrées. Les premières sont utilisées pour tirer à l'arc, mais les secondes, créées en prévision du développement des armes à feu au Japon, servent à tirer au mousquet.


En fait, en 1575, la bataille de Nagashino a marquée un tournant majeur dans l'utilisation des armes à feu au Japon. D'un côté il y avait Takeda Katsuyori avec des armes traditionnelles, et de l'autre Oda Nobunaga et Tokugawa Ieyasu avec une armée qui comportait 3000 tireurs avec armes à feu. Apparemment, ces tireurs seuls ont permit de gagner la bataille. A partir de cet événement, les armes à feu se développèrent de plus en plus (par import notamment) avec mousquets plus puissants, armes de poing, canons... En parallèle, les armures se développèrent un peu tenter de résister aux balles mais sans grand succès.



Pour en revenir au château, il est composé de 6 étage, mais le 4 ème, tout petit et bas de plafond, n'est pas visible de l'extérieur (en fait, on ignore à quoi il servait). Le 5 ème étage est le plus vaste, peu de poutres, plafond haut, et des "pièces" séparées par des rideaux de bambous, servait de lieu de vie lors des batailles. Le dernier étage est là où le seigneur dirigeait ses troupes. Fun fact : un petit sanctuaire se trouve sous le toit du sixième étage. La légende veut qu'un esprit se soit présenté à un garde un jour disant que si 100 kg de riz lui était offert chaque mois, alors il protégerait le château.


Depuis le sixième étage, on peut voir les traces des anciens bâtiments ayant formé le château. Un peu plus loin, en dehors de l'enceinte, se trouvait le palais où le seigneur et sa famille vivait et qui comptait 41 pièces (mais il n'en reste plus grand chose aujourd'hui).



A noter, la ville a entamer de gros travaux de rénovation en 2023 afin de rendre au château son aspect d'origine. Outre la destruction d'un bâtiment construit plus tard, ils sont aussi en train de faire un gros travail de désembouage des douves (franchement, l'eau est vraiment crade). En tout cas, il est sûr que quand ils auront fini ça le rendra encore plus beau.
Sur ce, je reprend la voiture pour me diriger vers l'hôtel, avec beaucoup, beaucoup de patience car le trajet fut long (2h pour 80 km).